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La spiritualité de la Tente

La spiritualité de la TENTE…

Beaucoup de celles et ceux qui visitent l’un de nos prieurés sont toujours surpris en entrant dans nos chapelles et oratoires de trouver comme tabernacle, une tente… différente selon les lieux. Si en France c’est une tente classique, en Palestine c’est la tente des Nomades, au Tchad, la case du village… 

Partout nous faisons nôtre l’Evangile de Jean dans son prologue : « Le Verbe s’est fait chair et Il a planté sa tente chez les hommes »… c’est ainsi que notre fondateur le père Jacques Sevin expliquait ce choix...

Originalité ? Envie de se distinguer, ce n’est pas commun etc. ? Non, mais rappeler ce premier lieu où Dieu habita sur terre : la Tente de la Rencontre…C’est la résidence toute simple que Dieu  avait adoptée au milieu de son peuple…Au désert Dieu campait au milieu de lui et tous pouvaient aisément s’approcher de la Tente de la Rencontre, pour converser avec Dieu « comme un ami avec son ami… »

D’ailleurs la Bible nous parle souvent de la Tente, celle que l’on déplace de campement en campement, celle devant laquelle se trouvait Abraham lorsque les trois Anges lui apparurent, celle sous laquelle se tenait Sara qui rit au moment où elle entendit l’un des anges annoncer qu’elle aurait un enfant… et l’on pourrait citer mille autres passages…

Tente de la Rencontre, certes, « tente » qui doit marquer toute notre vie et notre spiritualité… lieu ouvert, sans cadenas, à l’image de ce que doivent être nos cœurs…lieu de la rencontre de l’autre et du « Tout Autre », puisque Lui-même a planté sa Tente parmi nous….

Dans un des articles, que nous retrouvons dans « pour penser scoutement » le père Sevin écrit :

« Le scout n’est-il pas, par définition, l’homme qui campe et décampe(sans jeu de mots), c'est-à-dire de l’homme qui est toujours libre, dégagé, « expeditus », prêt à partir, prêt à s’installer et toujours provisoirement, au gré des circonstances, c’est-à-dire de la Providence ?

La troupe n’est-elle pas, par définition, une « volante » comme dirait Péguy : le nomade tient-il à son coin de désert ? Il s’inquiète surtout des sources,c’est tout…. Si nous campons, …. C’est pour imprimer pour toute la vie cette mentalité de campeur, c'est-à-dire d’homme vraiment libre, indépendant des sols et des lieux, de l’homme qui ne tient à rien pas même à sa tente et qui, par conséquent, est toujours prêt. ».

 La tente que l’on déplace en campeur de Dieu, sans s’installer dans le confort ou les habitudes. La spiritualité de la Tente nous apparaît comme un chemin de pauvreté, celle du campeur qui se déleste de l’inutile, du superflu et a besoin des autres.

A la suite de tant d’autres, former un peuple appelé à marcher vers la Terre Promise au souffle de l’Esprit. 

A notre époque du  « tout, tout de suite, du  « touche à tout », du « zapping » et en même temps de « l’écologie », n’est-il pas bon de se replonger dans cette spiritualité de la tente et du « camp volant » comme  disait le père Sevin…ne pas s’installer, ne pas s’encombrer, comme Abraham, bien sûr, mais aussi comme les disciples groupés autour de Jésus, et marcher avec Lui, vers les sources…

La Tente que l’on déplace en campeur de Dieu, sans s’installer dans le confort ou les habitudes. La Tente toujours ouverte à l’accueil de l’autre quel qu’il soit parce qu’il est toujours "l’envoyé du Seigneur."

 
11 Janvier 2011

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