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L'accueil des jeunes en difficultés

Maison d’enfants à caractère social, le Home Jacques SEVIN a été fondé dans l’enceinte du Prieuré de Boran, par la Sainte Croix de Jérusalem en 1959, après le décret de Loi concernant « l’Assistance éducative » 

Cette fondation répondait ainsi au vœu du père Jacques Sevin écrivant en 1922 dans son livre « Le scoutisme » :

 

…le scoutisme se penche avec un particulier amour sur les plus déshérités, sur ceux-là mêmes qui sont rejetés… comme indisciplinables ou moralement indésirables. 
Les enfants que nous revendiquons comme plus spécialement nôtres, ce sont ceux dont les œuvres existantes ne veulent pas ou ne veulent plus.
 
Tous les enfants qui nous sont confiés viennent de l’Oise. Le projet éducatif plonge ses racines dans le scoutisme, mais la vie au Home n’est cependant pas celle d’une patrouille scoute, elle est celle d’enfants qui « apprennent » à vivre ensemble, en se respectant mutuellement, tout en construisant pour chacun un projet. Dans cette entreprise, le sens de l’effort est un vrai ressort. 
Les activités diversifiées permettent au jeune de se développer et comme le dit le père Sevin d’amener chaque jeune à la plénitude de sa valeur humaine
Lorsque les enfants arrivent, ils ont entre 5 et 10 ans. Ils resteront souvent plusieurs années. Ces jeunes sont souvent sans repères. De plus, ll leur faut vivre cette forme de séparation qu’est le « placement ». Leurs parents existent, gardent leurs droits mais il est important de ménager un temps de séparation afin, qu’au milieu des difficultés familiales de tous genres, l’enfant puisse « souffler »… être écouté, soigné aussi… dans tous les sens de ce mot. 
Cette relation doit faire grandir l’enfant, le jeune. Elle doit surtout, lui permettre de comprendre qu’il est important à nos yeux, à ses yeux aussi, que l’on a confiance en lui et qu’il doit reprendre confiance en lui-même.

 Le Père SEVIN recommandait aux éducateurs :

« Pour s’adapter, il faut comprendre, 
Pour comprendre, il faut aimer »

Souvent, ces jeunes entrent dans une journée comme ils sont entrés dans la vie. A nous de les accueillir en toute sécurité, au seuil de chaque matin. Cela s’appelle renaître un peu chaque jour. Et comment le faire : au-delà de « sa » situation, de « sa » problématique, l’enfant qui arrive est d’abord un enfant, pour qui le jeu, a une fonction éducative et sociale. 
 

La scolarité est indispensable… mais parfois seconde. Il faut d’abord les faire réussir, donc, avec créativité, en trouver les moyens. 

C’est après que peut s’établir un climat de confiance… Cette démarche nécessite beaucoup de cohérence dans les paroles et les actes de l’équipe éducative. 
Le quotidien en donne facilement l’occasion… Comme le dit un pédagogue d’aujourd’hui : 
« Les petits riens du quotidien ce n’est pas rien… » J. ROUZEL

Sans doute est-ce dans l’émotion, le rire, la joie ou la difficulté partagés que se forgent le respect réciproque et pour les éducateurs le passage du pouvoir à l’autorité. 
C’est une réalité qui malheureusement fait souvent défaut… dans les différentes formations…

« Croire en ce que l’on fait 

Et le faire dans l’enthousiasme » J. SEVIN

est le secret de l’éducation.

De nombreux anciens reviennent voir le Home et montrer les lieux où s’est déroulée une partie de leur enfance et de leur adolescence. Ils évoquent leurs souvenirs et rappellent ce qui les a marqués… la ballade en montagne, le gâteau d’anniversaire, le travail fait ou refait, les veillées, les bonnes parties de fou rires, telle bêtise et ses conséquences, tel ou telle éducateur (trice) ou Sœur avec qui ils ont découvert ou vécu un moment important… autant de petites « tranches » qu’ils gardent en mémoire, comme gravées à jamais et qui les aident dans leur vie d’adultes.

 

 
07 Janvier 2011

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